Rencontre B2B du PTRE – FJ

Les exigences des marchés de niches requièrent une professionnalisation des acteurs dans les relations commerciales intra et extra maillons. La connaissance du contexte mondial de l’offre et de la demande des produits agricoles d’exportation est une condition sine-qua-none pour se positionner et saisir les opportunités commerciales. Cela, alors que les producteurs disposent de peu d’information sur le marché et de faibles compétences en négociation face à des exportateurs reconnus et réputés sur le marché international. Le projet Production et Transformation pour une Résilience Economique des Femmes et des Jeunes dans la région du Centre Est (PTRE-FJ) financé par Enabel est mis en œuvre par le consortium d’ONG Trias VZW, Rikolto International et leurs associés, l’Agence pour le Développement et l’Innovation du Monde Agricole (ADIMA), Belgische Raiffeisen Stichting (BRS) et l´Interprofession Sésame du Burkina Faso (INTERSEB). L’objectif du projet, est de rendre les coopératives et entreprises agricoles plus inclusives et aptes à offrir des produits plus compétitifs sur les marchés de niche. Afin d’atteindre cet objectif, le projet PTRE-FJ, après le renforcement des capacités des acteurs sur la gouvernance des SCOOPS et la gestion entrepreneuriale, le respect des bonnes pratiques de production et de transformation, les normes de qualité et d’hygiène des produits agricoles durant cette campagne agricole 2021 - 2022, a procédé au développement de modèles d’affaires inclusives en suivant la Méthodologie Link ; un modèle participatif qui favorise des relations commerciales inclusives entre les petits producteurs et les marchés, en reliant plus efficacement les acteurs de la chaîne et en améliorant progressivement leurs relations.

A la suite de ces activités, les sociétés coopératives cibles du projet ont pris part à la deuxième rencontre B2B à Koupéla les 16 et 17 décembre 2021 dans les locaux de la chambre de commerce. Vingt – six (26) responsables de coopératives et d’entreprises agricoles, six (06) représentants d’entreprises d’exportation et une vingtaine d’experts et d’appui – conseils des producteurs et entrepreneurs agricoles (services techniques agriculture et environnement) soit soixante – trois (63) personnes ont pris part à cette seconde rencontre B2B organisée par le projet. Durant les deux jours, les responsables du projet ont veillé à mettre les participants sur le même niveau d’information en ce qui concerne les marchés du sésame, du karité et du soja. Ils ont ensuite tenu une session de renforcement des capacités en commercialisation et négociation, puis ont facilité les échanges en répartissant les acheteurs dans des salons de dialogue B2B. Les représentants des coopératives et entreprises agricoles et agroalimentaires, ont été invités à faire une rotation afin de négocier avec ces entreprises. Les coopératives et entreprises de transformation ont eu également l’opportunité d’exposer leurs produits durant la foire d’exposition-vente qui s’est déroulée en marge de la rencontre. « Aujourd’hui, je suis arrivée à passer des contrats pour le sésame, pour les amendes de karité. C’est pour dire que, grâce à cette façon de faire qui se démarque des autres, nous sommes arrivés à convenir, avec les coopératives, des prix équitables qui tiennent comptent des charges. Donc, c’est plus bénéfique ». Se réjouie Fanny ZEBA/KABORE, Responsable de l’entreprise Royal+ Négoce. Souleymane OUEDRAOGO, responsable de l’entreprise FAMOS, une entreprise spécialisée dans la transformation d’aliments volailles et bétails à base de soja, juge cette seconde rencontre B2B organisée par le projet PTRE–FJ satisfaisante « Nous sommes venus parce que nous étions certains que nous allions trouver des produits de très bonne qualité avec les coopératives. Même si cette année, le prix est élevé, nous n’achetons pas à perte parce que [grâce à la qualité] nous allons trouver les nutriments que nous recherchons dans le soja ».
Les rencontre B 2 B ont permises à ces acteurs de la chaine de valeur, de conclure des accords formels pour l’achat de 762 tonnes de produits d’un coût de trois cent quarante-deux millions quatre-vingt-quatre mille deux cent (342 084 200) F CFA, les négociations sont en cours pour l’achat de 7 005 tonnes de produits d’un volume d’un milliards deux cent soixante un mille huit cent trente-six mille deux cent cinquante (1 261 836 250) CFA de contrats d’affaires en cours de négociation, soit un volume total d’un milliard six cent trois millions neuf cent vingt mille quatre cent cinquante (1 603 920 450) F CFA.

Le Coordinateur du projet PTRE – FJ, Thierry POUYA, n’a pas manqué de prodiguer des conseils pour la concrétisation des promesses commerciales. « Vous savez que lorsque vous respectez vos engagements à l’endroit des partenaires d’affaires, cela construit l’avenir. Veillez à montrer de l’intégrité dans vos relations ; que votre parole donnée soit respectée, la parole convenue à la base avec les producteurs doit être respectée, de même, l’acheteur doit respecter les engagements convenus avec vous. Il sait que ‘demain’ [dans l’avenir] même s’il n’a pas de fonds pour vous verser des acomptes, vous allez vous engager avec lui et respecter les engagements pris. » a – t-il précisé. A la fin de la rencontre, Mme KAFE née BAMBARA Mamouna, semble heureuse « Nous sommes satisfaits de cette rencontre car nous savons qu’à notre retour, nous pourrons dire que nous avons établi des accords avec des acheteurs à mesure d’acheter très vite une grande quantité de nos produits ». Sa voisine, Mme GOUMBANE née GAMENE Andrea présidente de la coopérative LAAFI–GO de Garango, partage son point de vue. « Je dis un grand merci à ceux qui ont organisé la rencontre B2B parce qu’ils ont montré leurs capacités à nous accompagner jusqu’à ce que nous ayons des acheteurs. Aujourd’hui, nous savons que nous avons des gens sur qui compter, si nous produisons, si nous transformons, nous savons qu’il y a des gens qui sont là pour acheter nos produits. ». Souligne – t – elle.

Au cours de l’atelier, la question de la protection de l’environnement a été un point longuement discuté. Des entrepreneurs ont exhorté les acteurs à prendre soin et à planter des arbres afin de préserver des espèces végétales, précieuses et qui contribuent à l’amélioration de leurs revenus, telle que le karité. Souleymane OUEDRAOGO n’a pas manqué de témoigner sur la leçon amère tirée de l’utilisation du bois comme source d’énergie. « La quantité de bois que nous consommions par mois [dans l’entreprise| est très énorme. Je me suis dit que si nous sommes nombreux à consommer du bois de cette façon, c’est du gâchis. Si nous devons continuer à ramasser le bois du pays, à couper le bois, cela ne va pas être simple… ». Le responsable de l’entreprise FAMOS a testé d’autres sources d’énergies avant d’opter pour une qui lui semble plus écologique. « J’ai choisi le biogaz. Je pense que les agents des eaux et forêts devraient encourager les acteurs à utiliser le biogaz. Je sais que les femmes [transformatrices] ne prendront plus de couteaux ni de haches pour se rendre dans les brousses et autres lieux boisés si elles disposent de cette technologie ». Suggère Souleymane OUEDRAOGO, responsable de l’entreprise FAMOS. Mme KAFE née BAMBARA Mamouna, elle, ne manque pas d’exprimer sa gratitude au bailleur du projet PTRE–FJ « Je remercie Enabel pour avoir consenti à financer le projet [PTRE-FJ] » confie – t- elle avant de retourner, empressées au point de vente des échantillons des produits de sa coopérative qu’elle a amené pour la foire d’exposition – vente.