Une récente étude menée par Rikolto auprès de plus de deux milles riziculteurs de son réseau sur le Pôle de Développement Agricole quatre (04) démontre une progression dans la maîtrise de la gestion de l’eau et de l’utilisation des engrais organiques. Cependant, ces riziculteurs ne se sont pas pleinement appropriés le processus de transition agroécologique pour l’application des systèmes de production durable. Ils sont encore très nombreux à mener des pratiques néfastes au sol et à l’environnement.
Réussir le processus de transition agroécologique au Bénin: la recette de Rikolto
Réussir le processus de transition agroécologique au Bénin: la recette de Rikolto
La dégradation des sols, une problématique au Bénin
Au Bénin, la dégradation des sols, due à la monoculture, constitue une contrainte majeure à la production agricole. Les producteurs, qui souvent, perpétuent la déforestation et des pratiques agricoles peu productives, sont paradoxalement ceux qui s’inquiètent le plus des conséquences néfastes lorsque surtout, ils se heurtent au coût élevé des intrants INRAB 2018 Selon le PNUD, la dégradation des terres et la perte des forêts affectent négativement le bien-être socio-économique et la sécurité alimentaire des populations du pays.
L’Etat béninois dans le cadre de ses politiques de développement, dont certaines présentées dans le Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA 2017 – 2025), a fait du maintien de la fertilité et de la restauration des sols une priorité. La contribution « à la croissance, à la souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, hommes et femmes, à travers une production efficace et une gestion durable des exploitations dirigées aussi bien par les hommes que par les femmes et les jeunes » constitue le premier objectif spécifique du PSDSA 2017 – 2025.
Le Ministère de l’Agriculture du Bénin, à travers les ATDA assure la promotion de mesures de Gestion Durables de Terre (GDT). Il bénéficie ainsi du soutien de partenaires financiers et techniques dans la mise en œuvre des actions
L’Agence de développement du gouvernement fédéral belge (Enabel) est l’un de ces partenaires de l’État béninois. Enabel travaille avec l’État béninois dans le sens d’améliorer les performances de l’agriculture, cela, pour assurer de façon durable la souveraineté alimentaire et nutritionnelle, et le développement économique et social du pays. Depuis 2023, l’agence apporte son soutien financier et technique, en collaboration avec des organisations partenaires, dont Rikolto, à la mise en œuvre du Programme d’Appui à une Agriculture Résiliente et aux Systèmes Alimentaires Durables (PARSAD).
Dans le cadre du PARSAD, Rikolto en consortium avec le CCR-B s’est engagé à accompagner les acteurs de la filière riz dans un processus de transition agroécologique pour l’application des systèmes de production durable dans les Pôles de Développement Agricoles n° 4, 5, 6 et 7 du Bénin. Après avoir œuvré de 2021 à 2023, avait œuvré, au renforcement de la résilience des acteurs de la filière de riz au Bénin face au changement climatique et de l’approvisionnement durable des villes en riz sain, le consortium Rikolto/CCR-B agit donc à la consolidation de ses acquis du à travers le programme PARSAD.
En effet, son intervention dans le cadre du programme DEFIA lui a permis, principalement grâce à la promotion de la norme Sustainable Rice Platform (SRP), du Système Participatif de Garantie (SPG), du Système de Riziculture Intensive (SRI) et des Champs Ecoles Paysans (CEP), d’accompagner le processus de transition agroécologique par le renforcement des capacités techniques, organisationnelles et institutionnelles des acteurs de la filière riz.
Cependant, la durée du programme n’a pas permis de superviser le développement, dans les exploitations des producteurs, de plusieurs des innovations en matière de fertilisation des sols comme le thé de vermis compost et le vermis compost, que les riziculteurs ont expérimenté avec des résultats probants dans les Champ École Paysans.
Bien que des progrès estimables aient été enregistrés, dont 69,4 % de 2022 à 2023, il restait des besoins à combler pour que les pratiques culturales des coopératives rizicoles en matière de Gestion de l’eau atteignent les seuils exigés du SRP.
Extension de la transition agroécologique dans la filière riz au niveau du PDA 4
Retenu pour la mise en œuvre du PARSAD, Le consortium Rikolto/CCR–B œuvre aussi à l’extension de la transition agroécologique dans la filière riz au niveau du PDA 4.
Ce consortium privilégie la démarche de l’information - sensibilisation – formation en cascade afin de s’assurer une large appropriation des approches et outils de bonnes pratiques agricoles (BPA) résilientes et à faibles impacts négatifs sur l’environnement par les riziculteurs leaders, les apprenants et les autres acteurs de la filière riz.
Au cours du premier trimestre l’équipe du projet a introduit auprès des acteurs directs, pour obtenir leur adhésion et engagement, des outils de la norme Sustainable Rice Production (SRP), du Conseil Agricole Intégré (CAI) et des Champs Ecoles Paysans / Unités de Démonstration (CEP/UD) qu’elle a préalablement sélectionné.
Ces acteurs étant les unités de transformation, les groupes de producteurs et les réseaux de distribution de la filière riz dans les sept (07) communes rizicoles du Pôle de Développement Agricole quatre (PDA 4).
Pour rendre opérationnel le dispositif d’accompagnement préparé afin de les aider à s’engager avec réussite dans la transition agroécologique, le consortium Rikolto/CCR-B a aussi commencé la formation en cascade des formateurs et de ces acteurs directs sur les outils, leurs utilisations et finalités.
Ces formations ne sont qu’à leur début car, les diagnostics menés auprès de plus de deux milles (2.039) riziculteurs.trices du réseau dans le PDA 4, au début du projet, font ressortir que la majorité des riziculteurs.trices recensés font encore une mauvaise manipulation des pesticides et/ou de leurs emballages. Ils sont plus de la moitié, 66% à ne pas maîtriser la gestion des mauvaises herbes, ni la fertilisation de leurs sols. Nombreux sont encore les riziculteurs sceptiques dans le groupe recensé car 85% ne planifient pas leurs besoins et opérations de campagne ; 90% ont besoin d’être sensibilisés sur l’utilité des formations pour réussir dans l’agroécologie.
Cependant, les inquiétudes portant sur la maîtrise de l’eau commencent à être levées car ce diagnostic a permis de savoir que plus de 96% des deux milles trente - neuf (2.039) riziculteurs concernés font une bonne gestion de l’eau et plus du tiers, soit 69% font une bonne utilisation des engrais organiques.