Restaurer la ceinture verte pour atténuer le changement climatique et s’y adapter à Ouagadougou

La situation géographique du Burkina Faso le rend particulièrement sensible aux effets du changement climatique. Pays sahélien enclavé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina est sous des conditions climatiques extrêmes et variables. Les précipitations dans la capitale, Ouagadougou, sont faibles tout au long de l'année. La flore originelle de la ville s'est considérablement réduite, tant en variété qu'en quantité.

La ceinture verte a été créée en 1976 avec deux objectifs principaux :

• premièrement, prévenir l'érosion causée par les phénomènes naturels et protéger les ressources en eau contre l'envasement et la sédimentation;
• deuxièmement, elle visait à fournir aux ménages de la ville de l'énergie sous forme de biomasse, qui était la principale source d'énergie utilisée dans la ville à l'époque, ainsi que de la nourriture. Cependant, au fil des années, cette zone, créée dans l'intention de devenir un poumon vert, a été envahie par des acteurs qui y mènent des activités qui ne sont pas liées à l'oxygénation.

Ces dernières années, des initiatives ont été prises pour reboiser la zone. À la suite d'une série d'efforts de reboisement, la municipalité a employé des femmes, initialement collectrices d'agrégats, pour prendre soin des arbres. En échange, les femmes reçoivent une portion de terre sur laquelle elles peuvent cultiver et vendre des légumes.

La municipalité travaille prioritairement avec les femmes parce qu'elles sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique et qu'elles ont un accès limité à des emplois décents. Cependant, les parcelles allouées aux cultures maraîchères sont petites, ce qui ne permet pas aux femmes de gagner décemment leur vie.

Différents acteurs (entreprises socialement responsables, ONGs et associations de développement, institutions publiques, etc..) collaborent avec la municipalité de Ouagadougou pour restaurer la ceinture verte. Mais, ces acteurs ne coordonnent pas systématiquement leurs efforts.

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Le projet se concentre sur trois domaines clés pour améliorer la résilience climatique, promouvoir la production alimentaire durable et protéger les écosystèmes naturels à Ouagadougou :

1. Production agroécologique et gestion durable des ressources naturelles.

Le projet promeut un modèle intégré combinant une production alimentaire économe en eau grâce à des méthodes agroécologiques, l'aquaculture, l'irrigation au goutte-à-goutte et la reforestation d'espèces locales. Cela comprend le/la/les :

• gestion intégrée des paysages pour promouvoir l'agroécologie, y compris la gestion durable des terres (GDT), la gestion intégrée de la fertilité des sols et l'agroforesterie.
• reboisement à l'aide d'espèces locales comestibles au sein de la ceinture verte pour contribuer à la séquestration du CO₂ et améliorer la résilience à la sécheresse.
• gestion communautaire et participative des ressources forestières parallèlement au développement durable des produits forestiers non ligneux (PFNL).
• renforcement des capacités de l'équipe projet et des maraîchers pour faciliter l'adoption et la mise à l'échelle des pratiques agroécologiques et agroforestières.
• initiatives de communication et de sensibilisation aux impacts du changement climatique, adaptées aux contextes locaux.

2. Modèles inclusifs de distribution en circuit court et accès au marché

Pour assurer la viabilité des pratiques agroécologiques et renforcer les systèmes alimentaires locaux, le projet permettra de :

• promouvoir des modèles de distribution en circuit court pour la vente des produits de la ceinture verte à Ouagadougou.
• soutenir les maraîchers en leur apportant des formations, des moyens techniques et l'accès à des mécanismes de financement adaptés, renforçant ainsi leur participation aux marchés alimentaires locaux.

• faciliter l'autonomisation socio-économique des femmes et des jeunes, en reconnaissant leur rôle dans la construction de systèmes alimentaires résilients.

  Le projet contribuera à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en améliorant l'accès à des aliments diversifiés et produits localement, tout en soutenant les moyens de subsistance grâce aux revenus générés par la production agroécologique

3. Gouvernance multi-acteurs et renforcement institutionnel :

Afin d'assurer l'intendance coordonnée à long terme de la ceinture verte, le projet permettra de :

• soutenir la mise en place d'une plateforme multipartite impliquant les autorités nationales et locales, le secteur privé, les institutions de recherche et la société civile, afin de co-créer une vision partagée et un plan d'action pour la restauration et la protection de la ceinture verte;
• faciliter l'élaboration de documents d'orientation communautaires pour la gestion durable et inclusive des ressources naturelles de la région;
• appuyer la commune de Ouagadougou dans le renforcement des systèmes de gouvernance et la mise en place d'un service municipal dédié à l'agriculture urbaine et périurbaine.

1. Restaurer les terres pour une utilisation productive et résiliente au climat

• Un site de 15 hectares sera réhabilité pour le maraîchage, l'aquaculture et les produits forestiers non ligneux (PFNL).
• La zone restaurée contribuera à la séquestration des gaz à effet de serre (GES) et à la résilience à la sécheresse grâce à la plantation d'espèces d'arbres comestibles adaptées localement.
• Le site sera clôturé et bordé de haies vives faites d'essences utiles, avec la participation d'artisans locaux.

2. Soutenir la transition vers l'agroécologie et l'adaptation au climat

• Les maraîchers, en particulier les femmes et les jeunes, adopteront des pratiques durables dans des domaines tels que l'agroécologie, l'agroforesterie et la gestion de l'eau.
• Une formation sera dispensée sur le changement climatique, les techniques d'irrigation efficaces et les bonnes pratiques tout au long de la chaîne de valeur.
• Ces changements amélioreront la résilience et la capacité d'adaptation des producteurs face à la variabilité climatique.

3. Renforcement de la gouvernance et de la coordination inclusives :

• Une plateforme multipartite réunira la municipalité, les autorités nationales, les organisations de producteurs, les ONG et la société civile pour coordonner les activités de restauration.
• Ces parties prenantes élaboreront conjointement des solutions aux défis du paysage et plaideront en faveur de leur mise en œuvre.
• Les capacités organisationnelles de la fédération des maraîchers et des groupements locaux d'usagers seront renforcées.

4. Connecter les producteurs aux marchés locaux et aux opportunités de revenus équitables :

• Les femmes et les jeunes producteurs seront habilités à gérer les aspects économiques de leurs activités de production.
• Le projet facilitera l'accès à des marchés rentables en établissant des liens interentreprises (B2B) et en encourageant la participation à des foires commerciales.
• Ces opportunités de revenus équitables encourageront l'adoption continue de pratiques de production durables et respectueuses du climat.

Membre du consortium: Commune de Ouagadougou, à travers le Département Prospective Planification et Études (DPPE), la Direction des Aménagements Paysagers et de la Gestion des Parcs (DAPGP), et Rikolto.

Collaborateurs du consortium :

• Le Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement,
• CNRST (Centre National de Recherches Scientifiques et Technologiques),
• CONAJEC (Coordination Nationale des Jeunes pour l’Environnement et le Climat),
• CNABIO (Centre National de l’Agriculture BIOlogique) ,
• Association Beo - Neere Agroécologie,
• Association la Saisonnière.