Filière riz du Burkina les nouveaux défis connus

Filière riz du Burkina les nouveaux défis connus

31/12/2024

Cette rencontre de validation vient à la suite d’une rencontre de niveau régional, tenue la veille, le lundi 16 décembre 2024 pour la validation du plan d’actions 2025 – 2027 de l’Observatoire riz chapitre National du Burkina (ONARiz – BF). Rikolto a été des partenaires techniques à avoir permis, aux acteurs de la filière riz de tenir ces ateliers.

Le riz quatrième (4ème) céréale produite au Burkina Faso

Le riz occupe une place prépondérante dans la liste des céréales consommées en Afrique de l’Ouest. Au Burkina, la filière riz est classée dans le top 5 des filières agricoles. Elle représente un enjeu stratégique et économique majeur. La consommation de riz est en constante augmentation au Burkina Faso pendant que la production nationale de riz ne couvre pas encore la moitié des besoins de consommation de la population.

Relever les défis dans un contexte marqué par le changement climatique

La filière reste confrontée à des défis majeurs qui vont, entre autres, des besoins d’adaptation au changement climatique, d’accès aux facteurs de production, de renforcement des capacités techniques, de l’accroissement de la production irriguée, de l’exploitation du potentiel d’irrigation à celui de l’intensification de la production nationale de riz.

Au niveau de la transformation les besoins logistiques et organisationnelles des acteurs, de celui de l’amélioration de la compétitivité existent.

Les acteurs du maillon distribution soulignent surtout le fait qu’au cours de certaines périodes de l’année, ils doivent faire face à des ruptures de stocks, ce qui occasionne à leur niveau de nombreux questionnements sans oublier le devoir de répondre aux incompréhensions de leurs partenaires et des consommateurs.

L’étude réalisée par le cabinet SICAREX, menée sous la conduite de l’ANACOR – BF avec l’appui de Rikolto permet donc au Comité interprofessionnel du riz au Burkina (CIRB), à l’ANACOR-BF et aux acteurs de disposer de données pertinentes et probantes, de connaître les défis et contraintes des différents maillons de la Chaine de Valeurs.

En effet, les consommateurs expriment de plus en plus leur préférence pour le riz burkinabè qui, cependant, n’est pas en quantité suffisante sur le marché.

L’étude sur la disponibilité/production nationale et la commercialisation du riz du Burkina, révèle que le volume de riz décortiqué, qu’il s’agisse du riz blanc ou étuvé, est encore bien inférieur aux besoins en consommation des ménages.

Ces besoins en 2024 sont estimés à plus d’un million trois cent milles (1 303 855) tonnes.

Dans les résultats de l’étude, il est mentionné que les riziculteurs consomment 42 % de la production annuelle de paddy. Également, ils ont pu estimer l’accroissement annuel des besoins en consommation de riz à 11%.

Des actions proposées par les acteurs

Les producteurs et les experts dans l’encadrement agricole préconisent l’accompagnement des producteurs pour le renforcement de leurs capacités en bonne pratiques agricoles, dont celui de l’adaptation du calendrier cultural aux cycles de production perturbés par les changements climatiques.

Ils demandent aussi une collaboration renforcée avec les techniciens de l’agriculture afin d’augmenter la production des variétés de paddy prisée par les consommateurs.

Les transformateurs n’ont pas manqué d’affirmer leur volonté d’améliorer la transformation et la disponibilité du riz sur les marchés locaux.

Des acteurs de la filière suggèrent l’adoption du Système Participatif Garantie (SPG) pour la production de semences de variétés demandées par le marché.

Chacun les acteurs présents aux travaux, représentant chacun des maillons de la chaine de valeur riz, ont exprimé les ressources financières insuffisantes pour lever les défis auxquels ils font face.

Les distributeurs n’ont pas manqué de souligner les perturbations inquiétantes occasionnées par les interventions d’acteurs étrangers à la filière sur la rentabilité et la durabilité des entreprises, donc des emplois que crée la filière.

En plus des recommandations faites par les enquêteurs, les producteurs ont émis le vœu que soit réaménagés des anciens bas – fonds. Cette recommandation rejoint les actions planifiées par une autre structure de la filière riz du Burkina, à savoir l’ONARiz qui déjà avait pris en compte la réhabilitation des anciens aménagements dans son plan d‘actions validé la veille.

Le lundi, les acteurs membres de l’Observatoire national du riz du Burkina (ONARiz-BF) avaient en effet tenu un atelier de validation de leur plan d’action 2025 – 2027.

L'ONARiz-BF regroupe l’ensemble des parties prenantes impliquées dans la filière riz que sont les pouvoirs publics, le secteur privé, les partenaires au développement. Il se veut un cadre fédérateur des initiatives en faveur de la promotion du riz et vise à accompagner les acteurs du secteur rizicole à mieux coordonner les politiques, le financement et la recherche, afin de renforcer les synergies pour une meilleure compétitivité du riz local.

En 36 mois, les membres de cette association souhaitent contribuer à l’accélération de la cadence pour surmonter les défis de la productivité et de la compétitivité du riz du Burkina.

Ils ont ainsi inscrit dans leur plan d’actions 2025 - 2027, l’aménagement de 132 091 ha dont 19% en maîtrise totale de l’eau et 81% en bas-fonds et l’emblavure de 286 000 ha en riziculture pluviale stricte. À cela, ils ajoutent la mise à disposition de 127 300 tonnes de semences de variétés améliorées et 469 000 tonnes d’engrais minéraux à combiner avec la fumure organique, pour une intensification véritable de la production rizicole.

De plus, l’ONARiz-BF plaident pour des actions visant l’accès aux services mécanisés (UMA) ainsi qu’aux techniques modernes de transformation ainsi qu’un changement dans l’approche du financement des facteurs de production des campagnes agricoles en vue d’une meilleure interconnexion des acteurs (contractualisation inter-acteurs).

Rikolto PDA/GIZ et AGRA sont des principaux partenaires qui ont accompagné techniquement et financièrement les acteurs à la mise en place de l’Observatoire riz chapitre National du Burkina (ONAR BF).

En plus des appuis aux différents maillons de la filière pour la conduite d’études importantes et la création de cadre de concertations, Rikolto, appui depuis 2022 l’Interprofession riz ans la conduite de processus de Dialogue Multi-acteurs (PMA), incluant des renforcements de capacités au profit de tous les acteurs/parties prenantes de la filière riz, un diagnostic pour la détermination de thématiques. Un Groupe de travail a été mis en place et une feuille a été élaborée et validée. Parmi les thèmes identifiés, deux thèmes prioritaires se dégagent dont la mise à l’échelle des pratiques de production durable suivant la norme SRP pour faire face aux effets de changement climatiques et l’accès au financement adapté aux besoins des Organisations de Producteurs.