Les ventes mondiales de la plupart des produits certifiés commerce équitable continuent d'augmenter annuellement. Mais qu'en est-il du choix de l'agriculteur ? Décide-t-il à l'avance de produire pour les marchés intérieurs, ou l'avantage de se conformer aux normes du commerce équitable est-il plus important ? Une équipe de chercheurs de l'Université de Louvain (Belgique) a posé cette question aux riziculteurs à Savalou, au Bénin, comblant ainsi une lacune dans les études sur le commerce équitable.
Les consommateurs occidentaux achètent de plus en plus des produits certifiés commerce équitable. Ils sont préoccupés par les conditions dans lesquelles les denrées alimentaires et les produits agricoles sont produits et si les agriculteurs bénéficient réellement du commerce. Le commerce équitable offre un prix de vente minimum et une prime sociale aux organisations d'agriculteurs, assurant ainsi des relations commerciales à long terme et améliorant la capacité des producteurs. À côté de ces avantages, le commerce équitable implique également des exigences sur les pratiques de production, comme une réduction des fertilisants et des pesticides, ainsi que sur les conditions de travail, telles que l'interdiction du travail des enfants.
L'accès des agriculteurs à la certification commerce équitable et son impact sur leurs moyens de subsistance ont fait l'objet d'une enquête approfondie. Certaines études trouvent des effets positifs alors que d'autres trouvent peu ou pas d’effets. L'accès aux contrats du commerce équitable se limite souvent aux agriculteurs les plus performants, car les agriculteurs les plus pauvres n'ont pas de capital initial pour postuler à la certification et ne sont pas en mesure de se conformer aux exigences. De plus, de nombreuses études ont évalué combien les consommateurs occidentaux sont prêts à payer pour les produits du commerce équitable ; elles révèlent qu'une part significative des consommateurs est prête à payer un prix plus élevé.