Commercialiser du riz de qualité pour un meilleur revenu

La production de riz au Burkina Faso ne couvre pas les besoins de la population qui sont estimés à plus de 650 000 MT par an. Le Burkina ne produit que 300 000 tonnes. Malgré ce déficit apparent de 455 000 MT, le marché du riz produit au Burkina (paddy et riz décortiqué) est mal contrôlé par les acteurs et constitue l'un des principaux goulots d'étranglement de la chaîne de valeur.

La région Centre-Est contribue à environ 1/5ème de la production nationale de riz et dispose de 29% de la capacité de transformation du pays. La région compte 27 unités de transformation d'une capacité de 124 440 tonnes. Aujourd'hui, elles fonctionnent à 29,70% de cette capacité. Dans la région, en plus de la plaine aménagée de BAGRE, il y a plus de 1670 ha de bas-fonds aménagés. Les rendements en riz sont restés stagnants (entre 1,1 et 3,5 tonnes par hectare dans le Centre-Est) avec une multitude de variétés mais, toutes ne sont pas appréciées par les consommateurs. En 2016, la production a atteint 59 000 tonnes de paddy dans cette région (produit sur 24 000 ha).

Plusieurs études ont montré que le riz produit au Burkina est difficile à commercialiser pour diverses raisons: i) les faibles quantités produites (aucun intérêt pour les importateurs de riz), ii) l'absence de riz dans les circuits commerciaux traditionnels où l'on trouve du riz importé, iii) la qualité de riz (variétés, qualité du paddy, présence d'impuretés dans le riz blanc, iv) les transformateurs ont des difficultés d'approvisionnement (disponibilité, variété, coût de collecte, financement) v) le manque de promotion cohérente sur le riz (public et privé), etc.

Face à ce contexte, certains acteurs réfléchissent à des réponses qui pourraient être fatales au secteur du riz :

• Les agriculteurs, pour réduire les risques de mévente et les risques financiers peuvent réduire leurs investissements dans la filière (produire moins) malgré le fort potentiel connu du Burkina. Cette situation est aggravée par la rareté de la main d'œuvre et des équipements adaptés ...

• Les transformateurs abandonnent des unités construites à coups de millions de francs CFA faute d'un approvisionnement régulier (travail à mi-temps, capacité de 30%, Velegda a démantelé son unité de Tenkodogo à Ouaga, ...)

• Les commerçants de la région qui sont pourtant disposés à commercialiser le riz produit au Burkina ne savent pas comment et dans quelles conditions s'approvisionner régulièrement en quantité et en qualité ;

Parallèlement dans cette région du centre-est, les commerçants ghanéens introduisent des distorsions importantes sur le marché du paddy en proposant des prix supérieurs à 200 FCFA le kg contre 160 FCFA proposés par les transformateurs locaux.

Et pourtant, le marché exige de plus en plus de riz produit au Burkina. En témoigne (i) l'importance des besoins du pays, (ii) les expériences réussies de production axée sur le marché montrant que des changements importants peuvent se produire au sein des filières, et (iii) les transformateurs et les distributeurs qui tiennent davantage compte des préférences des consommateurs.

Les opportunités qui existent dans la zone du projet concernent les aspects suivants : Les principaux importateurs de riz ont une bonne connaissance du marché et des réseaux de distribution. Deux grands importateurs (50.000 tonnes/an chacun), partenaires de ce consortium, sont intéressés par le "riz made in Burkina" . La vulgarisation et l'application de technologies et de bonnes pratiques peuvent augmenter considérablement les rendements.

• Renforcer la production de paddy de qualité en quantité : Professionnaliser les producteurs de paddy
• Assurer un approvisionnement durable et régulier des unités de transformation et relever le taux d'utilisation des unités en place
• Développer les relations d'affaires entre les acteurs, les rendre plus durables et inclusives
• Développer des services d'appui adaptés aux besoins des acteurs en particulier les riziculteurs
• Accès des acteurs à des financements adaptés
• Renforcer la gouvernance au sein de la chaîne de valeur riz dans la région

• Évaluer les besoins en paddy des unités de transformation existantes ;
• Appuyer les producteurs à satisfaire la demande des transformateurs : appui à l’accès aux intrants et à la maîtrise des Itinéraires Techniques de production durable de paddy de qualité : promotion SRP, approche Smart Valley ;
• Appuyer les transformateurs à la mise à niveau de leurs unités de transformation ;
• Appuyer les acteurs pour une meilleure gouvernance de la chaîne de valeur pour la rendre plus compétitive : information sur le marché, renforcement de la concertation par des processus multi acteurs, etc.;
• Appuyer les actions de plaidoyer pour un environnement plus favorable au développement d'un marché amélioré pour le « riz produit au Burkina Faso ».
• Faciliter l'accès aux financements adaptés à tous les acteurs concernés : Tester un nouveau modèle de financement de la chaîne de valeur, avec partage des risques financiers entre fournisseurs d’intrants, transformateurs et organisations paysannes
• Fournir une assistance technique pour développer et renforcer les relation d'affaires dans la chaîne de valeur du riz

Une attention particulière sera accordée à l'inclusion des femmes et des jeunes, en particulier dans le domaine de la prestation de services tout au long de la chaîne de valeur.

• Renforcement des capacités entrepreneuriales des acteurs
• Appui au développement de relations d’affaires entre les acteurs : appui des transformateurs à s’approvisionner régulièrement auprès des producteurs et à fournir régulièrement les commerçants
• Appui des producteurs pour l’accès au marché du paddy
• Appui à la mise à niveau des unités de transformation,
• Appui aux processus multi-acteurs
• Soutien à l’UNPRB et à la CCIB pour les actions de plaidoyer
• Promotion su SRP et de l’approche Smart Valley
• Appui des jeunes à créer et gérer des SME de services aux producteurs
• Assurer la coordination des actions du projet.

1. Marché :

• Au moins 60% des 27 unités de transformation signeront des contrats d'approvisionnement en paddy avec les organisations paysannes de la zone du projet
• Les producteurs fourniront sous contrat 125 000 tonnes cumulatives de riz paddy aux transformateurs au cours des trois années
• Les importateurs impliqués dans le projet recevront 50 000 tonnes de riz au cours de ces trois années
• 2 contrats-cadres de collaboration seront signés, impliquant des importateurs, des transformateurs, des organisations d'agriculteurs et des distributeurs d'intrants agricoles
• 20 organisations paysannes participeront aux ventes groupées

2. Production :

• 25 000 producteurs participeront aux ventes groupées avec les transformateurs.
• 40 000 producteurs de riz seront formés aux technologies post-récolte et à la gestion de la qualité du riz
• 100 femmes seront formées aux techniques modernes de l’étuvage
• Au moins 50 000 agriculteurs seront formés aux bonnes pratiques agricoles (y compris SRI et PPU)

3. Facilitateurs

• 100 emplois pour les jeunes et les femmes seront créés ou renforcés
• 15 prestataires de services seront formés et mis en relation avec les organisations de riziculteurs
• Les agriculteurs seront reliés à au moins un fournisseur de polices d'assurance agricole
• Au moins 10 millions USD seront mobilisés pour financer la chaîne de valeur du riz
• Un système d'information sur le marché du riz sera mis en place dans la zone d'intervention du projet.

Le projet bénéficiera à un total de 50 000 petits exploitants regroupés au sein d'organisations paysannes. Il cible des changements au niveau d’au moins 25 transformateurs locaux de riz et 2 importateurs de riz.

Région du Centre-Est (Provinces du Boulgou, Kouritenga et Koulpelgo)

36 mois : 1er Octobre 2018 au 30 Sept 2021

TRIAS

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